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La sexualité du XXI siècle




La sexualité du XXI siècle

De tout temps, les tabous ont particulièrement pesé autour de la sexualité. Dans l'Antiquité, les pratiques sexuelles étaient soumises à un concept dicté par la religion, la morale sociale et le pouvoir politique, notamment concernant la liberté sexuelle, quant à la prostitution et à certaines tendances préjugées hors normes. Des textes du Moyen Orient révèlent une forme de prostitution sacrée masculine et féminine pratiquée dans le cadre de la dévotion à la déesse Ishtar (la protectrice du monde de la nuit, de l’amour et de la guerre), parfois représentée par l’apparence d’un hermaphrodite.

Selon certains historiens, des rites purificateurs originaires de l’Assyrie, apparaissent dans le mythe de Cybèle et de son parèdre Attis (divinité subalterne), comme une transposition du plan divin*¹.

Les Phéniciens, par exemple pratiquaient la prostitution sacrée, au féminin comme au masculin, ces formes de cultes furent reprises par les Grecques et les Romains. Les relations sexuelles n’étaient pas définies selon des critères biologiques (similarité ou différence sexuelle) mais selon des concepts sociaux, à savoir que le plaisir charnel représentait l’opportunité de s’élever socialement. Au temps de l’Empire romain, pour complémenter ces critères sur la collectivité, Jules César était surnommé « le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris ». Cette libéralité lui valut d’être ironisé jusqu’à son assassinat. Pourtant les Empereurs ne cachaient pas leurs libertinages avec les prostituées, maîtresses, ou amants homosexuels. Au milieu du Moyen Âge, l’Église établit un contrôle sexuel sur ses fidèles, nombre d’entre eux découvrirent surtout en captivité, l’échappatoire dans « les interdits. » On recourait aux esclaves pour les tâches les plus dures et dangereuses, mais aussi pour le service domestique, ou servantes et commis étaient soumis à la servitude personnelle et privée.

Après des siècles de liberté sexuelle où l'union entre personne de même sexe était permise au sein de la Rome antique, c’est en 390, que l’un des premiers empereurs chrétiens, appelé St Théodose créa une législation condamnant à mort les actes homosexuels. La pensée médiévale, commence à être contrôlée par des figures patriarcales religieuses, reliée à l’affirmation du christianisme qui par ses objections, condamne les désirs de la chair en prêchant l’austérité des femmes, lesquelles devaient être comme les « filles d’Ève », ainsi reconnues par les hommes dans le concept du « sexe faible*². » L’expression est utilisée par opposition au sexe masculin.

Les femmes pouvaient cependant s’accomplir dans la maternité, laquelle les acquittait du péché originel, qui selon l’apôtre Paul « sera sauvé en devenant mère, à condition de persévérer dans la foi, la charité et la sainteté » (Verset 1 Timothée). Les condamnations au bûcher pour sorcellerie concernaient en priorité les femmes aventureuses ou hors normes. En les diabolisant, l’inquisition aidait à freiner la prostitution en soutirant la révélation des aveux de la chair qui encourageait autant une répression directe sur l’homosexualité. Supposées protéger la pérennité de la population, ces lois devaient participer à délimiter la propagation de la corruption, pour être converties en préceptes vertueux de la virginité et de l’innocence, liées au salut de l’âme. Par la femme, les transgressions avaient commencé ; libertine, usant du coït pendant les règles, l’intimité des célibataires et des veuves était mise en doute, comme celle des sorcières, des guérisseuses, souvent accusées d’incestes et de relations homosexuelles. Le corps et l’esprit étaient psychologiquement souillés par l’inquisition qui apportait main-forte à l’Église, afin de soutenir la vertu de l’individu en imposant des freins « aux dérèglements » des activités sexuelles rendant la suspecte coupable. À Lilith, on relie la sorcière, elle serait symboliquement la première compagne d’Adam, partisane de l’insoumission et de l’égalité des sexes. Lilith évoque l’initiatrice. Son emplacement apposé dans la roue du zodiaque lors de l’étude d’une naissance, révèle le point inconscient lié à la mémoire karmique. C’est le défi à dépasser qu’impose l’âme à son existence.

 

Selon un nouveau cycle, l’astrologie mondiale présage la chute du patriarcat qui ouvrirait la fin d’un système relationnel de communication au sein des familles, au profit des réseaux sociaux laissant place à l’intelligence artificielle, laquelle porterait les prémices référentielles de l’homme du futur. À l’échelle de l’histoire de notre communauté, l’instruction et les transmissions de pouvoirs étaient uniquement masculines. Une implication sociale plus équilibrée des femmes qui alors, représentaient un danger pour la société patriarcale traditionnelle, s’est développée au cours du siècle dernier, afin de rétablir l’égalité entre les hommes et les femmes. Néanmoins professionnellement, un frein à leur évolution de carrière met en évidence un constat d’impuissance, quant à l’église les femmes ne peuvent pas dépasser le diaconat dans leur sacerdoce.

 

À ceci, et devant un cocktail d’insatisfaction, se sont ajoutées à cette société ultralibérale décadente, les questions de la diversité ethnique*³ et de la discrimination quant à la parité, divisées entre la coopération, l’exploitation, la rivalité et la compétition entre autres, et qui posent aux politiques, un ensemble de problématiques plus ou moins légitimes à résoudre. La différenciation ne commence-t-elle pas dans une attribution externe de ses caractéristiques personnelles ?

Par exemple, la particularité de l’identité homosexuelle n’est pas théorique, et ne dépend pas toujours de l’attraction physique ou d’une préférence sexuelle. Elle peut être un passage ponctuel ou non, face à un traumatisme vécu, et n’est donc pas perpétuellement un choix. Le point commun avec cet étiquetage séparatif dans ces études récentes, en tant que concept d’appartenance à une communauté, la conçoit culturellement en revanche comme un choix.

Depuis cinquante ans, la notion de sexualité se transforme, pour échapper progressivement à la morale judéo-chrétienne, qui faisait de l’union officielle et matrimoniale, la seule possibilité légitime pour s’épanouir sexuellement. Les mutations culturelles de notre société, illustrent aussi combien nous avons recueilli inconsciemment des idées toutes faites sur les différences, par opposition à l’affirmation de l’individualité poussée à l’extrême, qui a dû se façonner une autorisation au plaisir, dans les rapports hommes et femmes quant à la distinction des sexes.

Il n’y a donc pas si longtemps, l’amour était associé à la création d’une famille qui représentait le critère de base d’un couple dans la collectivité. La communauté veillait bien à ce que la vie sexuelle, officiellement réservée aux liens matrimoniaux, s’installe dans un engagement psychologique qui assurait la stabilité et la responsabilité du couple. Quant aux problématiques des lignées transgénérationnelles pour les enfants engendrés, elles entretenaient et répercutaient l’ignorance sur les générations futures. La loterie de ses mémoires inconscientes issue de l’héritage parental, transmise par les ancêtres, se révélait à la descendance après le mariage, par effet miroir dans la relation à l’autre. La progéniture non reconnue, ou hors alliance, ne portait pas préjudice à l’homme, mais prédisposait la future mère à une « morale douteuse » qui l’exposait au sceau de la honte en la condamnant à rester « fille-mère » ; néanmoins par une nouvelle union, elle pouvait restaurer sa « transgression ».

 

La morale étant définie par l’église en réforme aujourd’hui, était le moteur principal qui défendait la perpétuation voire la pérennité des espèces au siècle dernier. Ces situations de corruptions et d'échec, ont servi également d’excuse pour s’éloigner de la quête de Soi. D’un point de vue philosophique quant à l’immortalité, ceci nous relierait aux réflexions de l’existence sur les êtres humains, comme une opposition à la mort. L’hypersexualisation et la normalisation de la pornographie transmettent une image erronée de la sexualité. Aujourd’hui, les statistiques soutiennent que les nouvelles générations de couple se forment plus tard, mais se séparent plus facilement. On assiste à une certaine banalisation du corps et de l’esprit, qui laisse la confusion sur l’amour et le plan sexuel.

À la recherche d’une relation parfaite sans se connaître soi-même, cette précieuse énergie sexuelle est considérée comme une exigence impérative d’évolution, et dans une quête d’exploit, elle est devenue plus animale et l’on peut se satisfaire sans inhibition, sans découvrir son propre corps, ni l’approche de l’autre, ainsi conclure rapidement avec n’importe qui. Cette tendance à mélanger les plaisirs instinctifs et virtuels à l'égard de la sexualité, fait oublier l’essence de l’amour.

Comment peut se construire une vraie relation de couple qui fait grandir l’un et l’autre vers le partage et le bonheur ?

Et si le Très-Haut,  par la voie du bas-ventre dissimulait un chemin mystique ?

Comment ce lien a-t-il pu être déchiré ?

Chaque acte physique est dirigé consciemment ou non par l’esprit de l’homme, créé à l’image de Dieu, l’humanité a reçu un esprit, ou un intellect, avec lequel elle peut connaître, penser, savoir et raisonner. Les animaux n’ont pas reçu cette aptitude. L’orientation de l’esprit est un élément clé pour comprendre le rôle des rapports sexuels dans nos vies. « L’esprit de l’homme » est ce qui nous permet d’établir des liens spirituels profonds avec l’autre. Cette identité commune se colore de la personnalité de chacun, à partir de laquelle on entre en relation avec les autres. C’est à l’approche des énergies subtiles, que nous pouvons découvrir à travers un cheminement personnel par le corps, les émotions et les désirs, la philosophie du tantrisme. L’énergie sexuelle est utilisée pour fusionner corps, âme, esprit au terme d'un long processus de découverte de soi, qui fait entrer la définition sacrée du féminin et du masculin, afin de connaître des états fusionnels se rapprochant de l'extase. Il peut se pratiquer seul, en couple ou même en groupe. La voie mystique de la sexualité n’a pas encore été véritablement explorée par la majorité de notre humanité.

Hommes et femmes, maîtres et serviteurs, hétérosexuels, bisexuels, homosexuels et transgenres, notre identité profonde, ne peut être prisonnière d’un étiquetage. La mystique au sens propre, est l’amour du divin et l’amour du prochain. À travers l’autre il y a l’amour de Dieu. Le corps nous parle ici de la communion avec l’autre. La femme accueille la semence divine, l’homme engendre à l’extérieur de lui-même. Les distinctions se perçoivent par nos différences, et nous pouvons les aimer parce qu’elles sont complémentaires. Nous sommes tous des enfants distincts de la Terre qui appartiennent à la création, c’est à travers ces diversités que nous découvrirons le chemin de l’Amour.

                                                                                   Bien à tous, Jamaël.

 

*1 Open Edition Lagrange. Wikipédia. L’homme, le divin et la sexualité. Fayssal Abdallah. YouTube la sexualité Fabrice Adjaj.

*2 Référence au péché originel commis par Ève au jardin d'Éden. Dès lors, la femme a été considérée comme la pécheresse qui céda à la tentation et qui fit qu'Adam et Ève furent chassés du paradis.

*3 Diversité liée aux origines.

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